Au Bénin, la question relative à l’audit du fichier électoral en vue des élections générales de 2026 continue de susciter de diverses réactions au sein de l’opinion publique. Reçu ce dimanche 1er décembre 2024 sur l’émission «Focus» de la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a réitéré la disponibilité du gouvernement et de son chef à accompagner cette initiative de l’opposition malgré la désapprobation de certains partis de la mouvance présidentielle. Voici quelques extraits de réponses du secrétaire général adjoint du gouvernement sur le sujet.
« Ce que le chef de l’État a dit n’est pas qu’une profession de foi. La profession de foi est advenue en novembre 2023 lorsqu’à la rencontre avec une délégation d’un des partis d’opposition, la question de l’audit de ce fichier a été évoquée. Le chef de l’État a dit : si c’est ce que vous voulez, j’y adhère. Il leur a dit: pour que cela soit bien entendu que c’est vous qui menez votre audit et donc on ne va pas faire grief au gouvernement d’avoir pipé les dés, vous choisissez qui vous voulez comme experts pourvu que nous ayons la certitude que ce sont des experts et ce sont des gens qui ont des états de service. Pour le reste, on accompagne. Malheureusement, on a attendu un an avant d’avoir un retour de nos amis avec une offre pour le processus. Le chef de l’État ayant reçu cela, a dit qu’il avait déjà donné son accord. Je réitère cet accord et c’est lui qui a demandé au Garde des sceaux, de rencontrer le Cadre de concertation et de leur signifier formellement son accord et celui du gouvernement qui a été consulté en Conseil des ministres sur la question pour dire que nous sommes d’accord, il vous appartient de nous fournir les CV de ceux considérés comme étant des experts et après cela, on verra le reste. Pour ce qui est des débats politiques, ce Cadre de concertation a souhaité qu’il y ait un Comité politique autour avec des représentants de l’opposition, de la mouvance et de la Société civile. Dans les discussions entre partis, les prises de position des uns et des autres, ce n’est pas l’affaire du gouvernement. Nous, nous savons que quand ils seront prêts, ils diront le montant que cela va coûter, l’arbitrage va se faire avec eux, voilà l’argent, faites le processus pour qu’à l’arrivée, personne ne puisse dire que la liste était mauvaise, c’est pourquoi elle a perdu les élections. Quand les gens auront perdu, ils auront perdu à la régulière et nous souhaiterions qu’ils en prennent acte ».
Quid de la partition du gouvernement en cas de défaut de consensus ?
« Ce n’est pas les partis politiques de la mouvance me semble-t-il, qui ont demandé cela. Je crois que cela n’est pas indispensable. Moi, j’ai lu le communiqué de l’Up le Renouveau argumenté en droit et en logique qui explique pourquoi ce parti ne s’associe pas à la démarche. Le fait pour ce parti ou un autre de ne pas s’associer à la démarche, n’empêche pas le Cadre de concertation de l’opposition de mener son travail et le gouvernement est prêt à cela. Ce n’est pas parce qu’un parti qui soutient le pouvoir dit qu’il ne se sent pas concerné par ce sujet que le gouvernement va tirer prétexte de cela pour dire qu’il n’accompagne plus ceux qui ont demandé à le faire. Je réitère donc la disponibilité du gouvernement et le chef de l’État a instruit formellement une fois que le terrain est balisé avec le Garde des sceaux, ce qui doit être mis à leur disposition le soit ».
L’opposition fait une demande sur une matière qui n’existe pas ?
« Le gouvernement pense que ceux qui veulent avoir des gages de ce que la liste qui sert pour les élections est une bonne liste, qu’ils les aient et qu’ils ne disent pas demain: le gouvernement nous a cachés des choses c’est pour cela qu’on n’a pas pu réaliser notre audit. S’ils veulent faire l’audit, le gouvernement est pour l’audit. S’ils veulent l’argent pour, le gouvernement mettra l’argent à leur disposition à la seule condition de savoir que les personnes proposées comme experts sont de véritables experts et ont des états de service éprouvés ».