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BD Tata Adjatchè : un pari gagné, un pari à gagner

(Une chronique de Deo Gratias Kindoho)

L’histoire de l’humanité est faite de drames et de bonheurs, de héros et de traîtres, d’actes de bravoure et d’autres de lâcheté, de destins mitigés et de sorts triomphants. S’opposent et se complètent, dans les passés dont se nourrit le patrimoine historique de chaque nation, au moins deux versants, telles deux faces d’une même médaille. Il faut les faire connaître des générations présente et future. Il faut les écrire. Il faut les dessiner. Illustration par la BD Tata Adjatchè parue ce mois en librairie au Bénin et sur le marché international, qui écrit et dessine à merveille le destin hors du commun d’une femme forte passée de prisonnière de guerre à Amazone et d’Amazone à Reine dans le Danxomè de la fin du 18è siècle. Encore une excellente inspiration de Tiburce Tolidji Adagbè, ponte de la presse béninoise et plume au-dessus du lot, qui apporte là une nouvelle pièce précieuse à la scène du livre dans notre pays après l’incontournable « Mémoire du Chaudron », récit analytique de son aventure d’homme aux côtés de Boni Yayi, des prémices de l’ambition présidentielle de celui-ci au lendemain de son élection à la tête du Bénin.

Tata Adjatchè n’est pas une bande dessinée classique. On a la certitude, quand on l’a refermé, que ce qu’il renferme relève d’années de recherche, de documentation sur son héroïne, une dame de fer et de faits d’armes qui méritaient d’être exposés aux peuples d’ici et d’ailleurs. Qu’ils le soient au moyen d’une bande dessinée renforce, à mon sens, l’utilité de la démarche de Tiburce Adagbè. Son œuvre est d’intérêt public. Dans la conception générale qui ne s’est pas démentie à ce jour, l’usage premier de la BD se destine aux enfants, à les occuper, et, mieux, à les instruire. Si vous voulez inculquer à votre progéniture, la passion pour la lecture, connectez-la très tôt, dès qu’elle sait lire, à des bandes dessinées qui lui évoquent des choses de son âge. C’est par la BD que les esprits vierges se forgent et se forment aux sujets et aux enjeux importants de leur monde, pas seulement de leur époque. Voilà pourquoi je présente « Tata Adjatchè, Amazone du Danxomè » comme une œuvre d’intérêt public. Car ceci est un ouvrage qui s’ouvre à tous les âges, qui introduit jusqu’auprès des enfants, un insigne chapitre, entre des milliers, de notre vaste histoire. Et la ferveur est là, sans bruit mais omniprésente. Et mes petits garçons, férus de bandes dessinées, sont heureux. Et mon adolescente m’en dira des nouvelles, que j’enverrai ensuite prêcher son frère aîné…

Tata Adjatchè est un succès indéniable et cela engendre un autre défi à relever. Je voudrais en enjoindre à monsieur Adagbè de considérer que sa BD est inaugurale d’une série qui vient de prendre corps, actant le début d’un magnifique voyage à travers les temps jusqu’à ceux où naquirent nos terres ancestrales.

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