Le vaste programme de reconstruction et de modernisation des marchés urbains et régionaux lancé par le gouvernement de la rupture a pris en compte aussi le marché « Houndjro » d’Abomey. En chantier depuis quelques années avec un taux d’exécution des travaux estimé à près de 90%, ce lieu d’échanges commerciaux de par son histoire, est un marché à part entière.
En effet, institué par le Roi Guézo vers 1820, le marché « Houndjro », en dehors de sa fonction économique, est, à l’origine, la matérialisation d’un butin de guerre ramené de la région Mahi à l’issue d’une expédition réussie. L’âme de ce centre commercial communément appelée « Aïzan » n’est rien d’autre que le fétiche protecteur de « Houndjro », lui-même provenant du pays Mahi. Situé non loin du Palais royal, « Houndjro » était un camp d’entrainement des soldats du souverain à quelques encablures du site du marché auquel il a donné son nom. En somme, le marché tient son appellation de sa proximité avec le camp « Houndjro ». Ce qui signifiait le lieu où les gens se battent. Désormais implanté au quartier Gbècon-Hounli en plein cœur de la ville d’Abomey, le marché « Houndjro » n’est en réalité pas un marché ordinaire comme les autres.
Ainsi donc, le nouveau marché moderne « Houndjro » d’Abomey reconstruit sur une superficie de 3ha 1/2, disposera d’environ 2000 places, de 80 boutiques simples, de 36 boutiques restaurants, de 02 monte-charges, 05 blocs de 8 toilettes chacun au rez-de-chaussée, 02 blocs de 08 toilettes à l’étage, 03 locaux déchets, 01 bloc pour des Personnes à Mobilité Réduite (PMR), 05 locaux techniques, 02 locaux pour le transformateur et le groupe électrogène, une chambre froide, un bloc administratif et d’une salle des collectivités…etc. Le « Aïzan » y a toujours sa place, dans de nouveaux apparats, signe que l’histoire et la modernité ne sont pas antinomiques.