Après la suspension et le renvoi de la première et deuxième journée respectivement pour retrait collectif de leurs avocats et absence d’avocats, l’audience du procès de l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-ministre Oswald Homéky a repris ce jeudi 23 janvier 2025 devant la CRIET. Après les débats de ce troisième jour, l’audience est de nouveau renvoyée.
En effet, à la reprise de l’audience ce jeudi, la présidente de céans a demandé aux prévenus s’ils ont pu se faire constituer de nouveaux avocats. Prenant la parole, Olivier Boko a indiqué à la Cour qu’il n’a toujours pas pu joindre les avocats. « Nous sommes détenus 24h sur 24. Si le procureur spécial nous permet de voir nos avocats nous pourrions en constituer », a-t-il déclaré. À son tour, Oswald Homeky confirme les propos de Olivier Boko « Je suis détenu 24 heures sur 24 dans les mêmes conditions que monsieur Olivier Boko », a-t-il déclaré.
A la question de savoir le temps qu’il leur faut pour constituer une nouvelle défense, l’accusé Adjigbékoun dit d’ici demain, il va constituer d’autres.
Quant à Olivier Boko, il demande une quinzaine de jours pour constituer ses avocats. « J’ai besoin d’une quinzaine de jours pour me constituer de nouveaux avocats. C’est une affaire de confiance. C’est une situation particulière que je vis », a-t-il déclaré. Oswald Homéky demande également deux semaines pour se constituer des avocats.
Le procureur spécial près la CRIET a demandé à connaître la liste des avocats que les accusés désirent commettre pour leur défense.
À cette question, Olivier Boko a pris la parole et pointé à nouveau ses mauvaises conditions de détention. « Les parents ne nous rendent visite que les mercredis, samedis et dimanches et celà pour 15 minutes », souligne Olivier Boko avant d’indiquer qu’il n’a pas la liste des avocats et qu’il a besoin de moins de restrictions en prison pour préparer sa défense. À Oswald Homeky d’ajouter : « Je sollicite qu’on allège nos conditions de détention. Le procureur spécial sait très bien ce qu’il a à faire ».
A la suite des prévenus, le ministère public fait une réquisition sur le délai demandé par les prévenus pour constituer une nouvelle défense. Le procureur spécial a dénoncé un dilatoire orchestré par les prévenus et leurs avocats. « Ils ont un autre agenda. Les avocats ont pour volonté de geler le procès », souligne le procureur spécial Mario Mètonou. Selon le magistrat « ces incidents ne sont ni inédits ni nouveau. Ces incidents étaient attendus. (…) C’est un film dont je peux vous raconter la fin. C’est du dilatoire. Les règles existent pour régler ces mots », a déclaré le procureur avant de demander à la Cour : « Prenons-les aux mots ».
Le magistrat cite ensuite l’article 312 nouveau du Code de procédure pénale qui dispose que les débats ne peuvent être suspendus. Au regard de cette disposition, le délai de 15 jours est de trop, selon le procureur. Mario Mètonou demande à la Cour de prendre une décision avant dire droit (add) et d’accorder un délai de 5 jours aux accusés pour se constituer de nouveaux avocats. Le procureur sollicite de la Cour un renvoi du dossier au mardi 28 janvier 2025.
Après l’intervention du Procureur, la parole a été donnée aux prévenus qui ont constaté la proposition du procureur. « J’ai écouté le procureur spécial mais il n’a rien dit par rapport à nos conditions de détention. Nous risquons de nous retrouver au même stade à la prochaine audience » a souligné Olivier Boko. Il demande au procureur de se prononcer sur leurs conditions de détention. L’ex-ministre Oswald Homeky appuie cette demande. Invité à se prononcer, Mario Mètonou décline la demande.
Après une suspension de l’audience par la présidente de céans, la Cour est allée dans le même sens que le ministère public et accorde jusqu’au lundi 27 janvier 2025, aux prévenus pour constituer de nouveaux avocats. L’audience a été renvoyée au mardi 28 janvier 2025.