A La UNESociété

Procès Boko et Homeky : l’audience renvoyée à demain mercredi

Ouvert ce mardi 21 janvier 2024 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le procès de l’ancien ministre Oswald Homéky et de l’homme d’affaires Olivier Boko a connu un rebondissement inattendu marqué par la déconstitution collective des avocats de la défense. L’audience a été suspendue et renvoyée à demain, mercredi 22 janvier 2025, pour la suite des débats.

En effet, à l’entame de l’audience, les avocats de la défense ont soulevé une irrégularité dans la formation de la composition de la Cour. Selon eux en matière criminelle, la Cour devrait être composée de 5 membres soit un juge et quatre assesseurs. Or, la composition actuelle de la Cour qui doit juger Olivier Boko, Oswald Homéky et Cie est composée d’un président et de deux assesseurs. Une irrégularité qui, selon les avocats de la défense doit être corrigée par la Cour avant la poursuite des débats.

En réponse, le procureur spécial de la CRIET a parlé de « pratiques éprouvées ». Selon Mario Mètonou, la Cour fonctionne ainsi depuis des années. À l’en croire, cette composition actuelle de la Cour se justifie par la pénurie de magistrat.

Dans son délibéré sur les irrégularités soulevées par la défense, la Cour a décidé de poursuivre les débats avec avec trois membres. Ce qui viole, selon la défense, l’article 254 du code de procédure pénale. Tous les avocats de la défense de Olivier Boko, de Oswald Homeky et ceux des autres prévenus se sont retirés du dossier et ont vidé la salle.

Invités à la barre après le départ des avocats de la défense, les mis en cause ont justifié la déconstitution de leurs avocats. « C’est bien d’un commun accord que nous avons décidé de la déconstitution parce que nous ne sommes plus dans la sérénité », a indiqué Olivier Boko. À sa suite, l’ancien ministre, Oswald Homéky a pris la parole et déclare : « Avant d’être interpellé la nuit du 23 septembre, je n’avais jamais été dans un commissariat de toute ma vie, ni convoqué ni comme personne convoquante. Mme la présidente, nous souffrons sincèrement. Nous qui ne connaissions rien du droit, il y a des choses. Même si on sait là où on doit atterrir, que ce procès ne soit pas l’occasion de confirmer les rumeurs …».

Prenant la parole, le ministère public a demandé le renvoi du dossier à demain pour la poursuite des débats. Une décision à laquelle s’est opposée les accusés, qui ont estimé que le délai est trop court pour engager d’autres avocats. « J’ai besoin d’être défendu, je vais désigner d’autres avocats. Ce n’est pas possible que nous désignons des avocats qui viennent nous défendre demain », a affirmé l’homme d’affaires Olivier Boko.

Même son de cloche chez Oswald Homéky qui a également évoqué leurs conditions de détention.« Mme la présidente, c’est pareil pour moi… Je plaide que nous avancions doucement pour atteindre nos objectifs. Ce n’est pas possible de désigner des avocats demain. M. le procureur connaît nos conditions. Nous sommes emprisonnés 24h24 sans possibilité de voir le soleil, de se promener, d’aller au sport ».

Malgré l’opposition des accusés, la Cour a maintenu sa décision. L’audience est suspendue et renvoyée à demain, mercredi 22 janvier 2025.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page