Sénégal : Bassirou Diomaye Faye appelle au départ des militaires français de son pays
Dans un entretien accordé ce jeudi 28 novembre 2024 à France 2, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a soulevé la question de la présence militaire française au Sénégal, dans un contexte de réévaluation des accords de défense en Afrique. Cette déclaration intervient alors que 350 soldats français sont actuellement stationnés au Sénégal, en vertu d’un traité bilatéral signé en 2012.
En effet, le Président Faye a rappelé l’impact historique de la colonisation, en posant une question provocante : « Est-ce qu’en tant que Français, vous accepteriez de voir des chars, des véhicules militaires et des soldats sénégalais, en tenue, déployés sur votre territoire ? Sur le plan historique, la France a réduit des peuples en esclavage, colonisé, et s’est ensuite installée durablement. Si vous inversez les rôles, vous comprendriez très mal qu’une autre armée, qu’elle soit chinoise, russe, sénégalaise ou d’ailleurs, dispose d’une base militaire en France » a-t-il déclaré.
Selon le président sénégalais, la présence de bases militaires françaises sur le territoire de son pays était incompatible avec la souveraineté nationale. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires (étrangères). Pourquoi faudrait-il des soldats français au Sénégal ? Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ? » s’est interrogé Bassirou Diomaye Faye.
Ce dernier a estimé qu’il est « évident » que les soldats français quitteront le Sénégal sans fixer de délai « pour le moment ».
« Nous avons une coopération avec les États Unis, la Chine ou encore la Turquie sans que ces pays n’aient de base sur notre sol. (…) Est-ce que la France est capable de faire cela ? Ce n’est pas parce que les Français sont là depuis la période de l’esclavage qu’il est impossible de faire autrement », juge le président sénégalais qui a néanmoins tempéré que les relations avec la France « restent au beau fixe ».