
Au Burkina Faso, le régime militaire au pouvoir veut rétablir la peine capitale dans son code pénal. L’annonce a été faite par le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, le vendredi 08 novembre dernier, devant les députés de l’Assemblée législative de transition lors de l’adoption du projet de loi instaurant les travaux d’intérêt général.
Plus de six (06) ans après son abolition, la peine de mort pourrait faire son retour très prochainement dans le code pénal du Burkina Faso. D’après le ministre burkinabé de la Justice, la question du rétablissement de la peine capitale est déjà en discussion au sein de l’exécutif avec à la clé une future modification du code pénal « pour aller dans le sens de la vision et des instructions données par le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré ».
Même si à ce stade, aucun détail sur le contenu du projet n’a encore été donné, une source juridique citée par RFI indique que ce retour de la peine capitale dans le pays pourrait concerner des « infractions à caractère terroriste, des infractions relevant de la trahison ou de l’intelligence avec des puissances étrangères ainsi que celles liées à une atteinte à la sureté de l’Etat ».
Pour rappel, la peine de mort avait été abolie en 2018 au Burkina Faso, sous le régime civil de Roch Marc Christian Kaboré, au moment où, dans le cadre du traitement du dossier sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons en 1998, la justice burkinabé demandait l’extradition de François Compaoré, le frère de Blaise Compaoré qui vivait en exil depuis le renversement de l’ex-président.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou, les partisans de la peine de mort appellent régulièrement les autorités à la restaurer pour décourager d’éventuels « comploteurs » ou « complices d’actes terroristes » Selon Amnesty International, alors que la dernière condamnation à la peine capitale prononcée par la justice burkinabè remonte à 1988.