Pipeline Bénin-Niger : la reprise des exportations du pétrole brut mise aux oubliettes par la junte
Au Niger, la reprise des exportations du pétrole brut via l’oléoduc Agadem-Sèmè semble être mise aux oubliettes par les militaires au pouvoir. Ceci, pour plusieurs raisons.
En effet, si les tensions entre le Bénin et le Niger en sont pour quelque chose, un accord de prêt signé entre la major pétrolière chinoise d’État China National Petroleum Corporation (CNPC) et la junte a entraîné la colère du Front patriotique de Libération (FPL), un groupe armé toubou hostile à la junte. Selon Africa Intelligence, cet accord signé le 29 mars 2024 entre la CNPC et le régime d’ Abdourahamane Tchiani a permis à la junte nigérienne d’obtenir sept jours après sa signature, soit début avril, un pré-financement de 400 millions de dollars gagé sur la part de l’État dans les exportations de brut de la zone d’Agadem, via le port béninois de Sèmè.
Mais depuis, un seul tanker a été rempli de brut nigérien au Bénin le 19 mai dernier et comptait 961 313 barils à son bord pour le port français de Marseille. Toutefois, la pression de Feng Jiang, l’ambassadeur chinois à Niamey, sur la junte pour qu’elle consente à faciliter le passage de nouvelles cargaisons via le Bénin est restée sans succès. Les militaires ne ressentent pas l’urgence de reprendre les exportations car, l’argent déjà reçu de la CNPC va permettre au régime du général Tiani de tenir encore plusieurs mois.
Par ailleurs, le Front patriotique de libération (FPL) de son côté, demande l’annulation du prêt de 400 millions de dollars, faute de quoi, d’autres assauts viseront le pipeline long de 1 900 km entre Agadem et Sèmè qui a déjà fait l’objet d’une attaque le 16 juin dans l’ouest du Niger, ce qui a entraîné des déversements de brut.