L’activiste franco-béninois Kèmi Séba a pris position dans la crise qui oppose le Bénin au Niger. Dans une récente déclaration à Niamey, ce dernier a évoqué la présence de légionnaires français au Bénin. Face à ces allégations, le gouvernement béninois à travers son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a répondu à l’activiste Kèmi Séba. C’est en marge de la présentation du compte rendu du conseil des ministres de ce mercredi 22 mai 2024.
« L’armée française a engagé des légionnaires, noirs de peau, qui se font passer pour des militaires béninois et qui forment une partie de la population qu’ils ont réussi à manipuler, à instrumentaliser et à faire croire que l’ennemi, c’étaient des pays qui, comme par hasard, s’opposaient à l’influence française. Des pays comme le Niger, des pays comme le Mali, des pays comme le Burkina Faso », avait affirmé Kèmi Séba devant le premier ministre nigérien. Cette déclaration du président de l’ONG « Urgences Panafricanistes » qui intervient quelques semaines après que les autorités nigériennes ont évoqué l’existence de supposées bases militaires françaises sur le territoire béninois, a suscité l’indignation du peuple béninois. Mais sans langue de bois, le porte-parole du gouvernement a répondu aux accusations de Kèmi Séba.
Selon Wilfried Léandre Houngbédji, ces accusations sans fondement visent uniquement à provoquer des troubles et à déstabiliser le Bénin. Le secrétaire général adjoint du gouvernement l’invite par ailleurs, a changé la lame et d’aller trouver mieux comme argument si il a envie d’être panafricaniste digne du nom. Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji 👇
« Elle fait rire cette accusation de cet activiste. Je crois qu’il faut le dire sans embage. Si au Bénin il devrait y avoir des légionnaires français, ils s’appelleraient Kemi Séba. Il n’y a pas d’ombre de doute là-dessus. C’est pour ça que du haut de cette tribune, il faut rendre hommage à nos concitoyens béninois qui de façon unanime ont marqué leur désapprobation, leur indignation face à cette nouvelle campagne de destruction et de déstabilisation du Bénin. Parce qu’il faut s’en convaincre, il n’y a pas un autre objectif à l’activisme soit disant de monsieur Kemi Séba que de provoquer des troubles au Bénin, provoquer la déstabilisation de notre pays. Autrement, vous en conviendrez, les arguments fallacieux qui sont évoqués pour justifier un certain nationalisme ou un certain panafricanisme sont sans fondement aucun s’agissant du Bénin chaque fois que nous l’avons mis face à ses mensonges en démontrant à l’opinion que ses arguments étaient totalement infondés et farfelus, les heures d’après, c’est une autre invention qui apparaît. Le cas d’espèce c’est que tout dernièrement quand on a fini de démonter en lançant le défi à ceux qui voudraient à partir du Niger, venir ici pour faire le tour avec nous pour voir s’il y avait des bases militaires françaises, c’est depuis Niamey que monsieur CAPO-CHICHI a été convaincu par des documents qui lui auraient été présentées là-bas, de la présence de légionnaires français au sein de notre armée pour je ne sais quoi à faire ici. Les Béninois ont compris que sa seule mission et ses commanditaires le nourrissent pour cela, c’est de favoriser la déstabilisation de notre pays. Fort heureusement, le gouvernement a travaillé depuis 2016-2017 à renforcer notre pays en toutes ses composantes y compris au plan de la sécurité intérieure et de la préservation de l’intégrité de notre territoire. Le nationalisme, le souverainisme me semble-t-il, devraient d’abord se nourrir du patriotisme. Et de monsieur Kemi Séba, je n’en ai noté nulle trace. À tel point d’ailleurs que ces comparses à lui, ils ne s’en prennent jamais à leurs pays d’origine comme tout allait bien là-bas et qu’au Bénin c’était l’enfer. Mais lui à chaque prise de parole, il faut descendre le Bénin de sa réputation qui est de plus en plus renforcée aujourd’hui… Je n’ai jamais entendu Nathalie Yamb et autres critiquer le Cameroun parce que tout serait mauvais là-bas. Eux au moins encore, je crois qu’ils savent ce que d’être le ressortissant d’un pays, d’appartenir à une communauté. Je voudrais enfin dire à notre compatriote qu’il est temps qu’il change la lame comme le dit le regretté Professeur Mombi. Pour lui dire d’aller trouver mieux comme argument si il a envie d’être panafricaniste digne du nom. J’avais déjà eu l’occasion de leur dire par ailleurs que le président Talon n’a attendu aucun souverainiste, aucun panafricaniste des temps nouveaux pour donner la preuve de son engagement panafricaniste ».