Tchad – Arise Integrated Industrial Platforms : l’or qui appauvrit la population ?
Présente dans onze pays africains, dont le Tchad, Olam via sa filiale Arise Integrated Industrial Platforms (IIP) a signé en 2022, un accord de plusieurs centaines de milliards de FCFA avec l’État Tchadien en marge de la création de la société Laham Tchad. Mais dans le sud du pays et plus précisément dans la région de Moundou, poumon économique du Tchad, citoyens, éleveurs et paysans dénoncent les méthodes de ce groupe et l’accusent de corruption et de spoliation.
En effet, la création de la société Laham Tchad, dont l’État tchadien détient 35 % du capital contre 65 % pour Arise IIP vise à fournir des écosystèmes afin d’améliorer la compétitivité économique du pays à travers la création de 07 zones économiques destinées à la filière bétail/viande au Tchad. Mais la réalité est tout autre chose sur le terrain.
L’Accaparement des terres, la violation de la loi, les soupçons de corruption à travers des pots-de-vin aux autorités administratives, les ordonnances de création de la ZES prises en violation des lois de la République sur le droit foncier, l’absence d’études de faisabilité et d’impacts environnemental et social, sont autant de faits dénoncés par la population qui voit dans cette affaire un scandale emblématique de la prédation capitaliste sur le continent africain. De même, ayant déjà fait les frais d’une première expérience qui s’est soldée par un échec total de la filière coton suite à la privatisation en avril 2018 de l’ancienne société nationale CotonTchad dont 60 % des parts de l’entreprise ont été achetés par Olam, les citoyens s’indignent contre la fameuse zone économique spéciale de Laham Tchad qui à terme va favoriser l’implantation des entreprises dans le but d’exporter de la viande et capter des capitaux obligeant ainsi, les éleveurs de passer par là pour vendre leur production. Enfin, la population dénonce la mise à l’écart des coopératives locales en violation des lois du pays, lors de l’attribution de la gestion de l’abattoir flambant neuf, le Complexe industriel des abattoirs du Logone (Cial) de Moundou, où les clés ont été remises à Laham Tchad, sans que cette société ne candidate à l’appel d’offres gouvernemental.
La société ARISE IIP réagit aux accusations et apportent des clarifications
Face aux nombreuses accusations dont elle a fait objet, Arise Integrated Industrial Platforms (IIP) balaie d’un revers de main ces actes dont on l’accuse et apporte des précisions.
Ainsi, la société rejette toutes les accusations de corruption relatives à l’accaparement et aux ordonnances de création des zones économiques spéciales (ZES). Elle dit n’avoir exercé aucune pression sur l’État Tchadien en ce qui concerne les ordonnances et le décret de création de la ZES et que cela est l’aboutissement d’un processus qui aura duré 3 ans. ARISE IIP dément également les allégations relatives aux promesses de financer la construction d’hôpitaux / d’écoles, d’offrir des voitures ou des motos aux chefs de cantons et de villages, ou des pots-de-vin aux autorités administratives. Parlant de L’accaparement des terres, ARISE IIP, rassure que l’attribution des terres ne relève aucunement de ses prérogatives mais celles des autorités Tchadiennes conformément aux textes en vigueur. Enfin, la société a rassuré les éleveurs de leur libre choix de céder leur production en dehors des ZES de Laham Tchad.