Comme ce fut le cas depuis qu’il a pris les rênes du parti de l’opposition Les Démocrates, l’ancien président Boni Yayi ne se lasse plus de critiquer la gouvernance de son successeur Patrice Talon, à chaque occasion qui se présente à lui. Mais le patron du parti de l’opposition sera freiné dans son élan par les passifs de sa gestion.
En effet, lors de sa sortie à Akpro-missérété le dimanche dernier, dans le cadre d’un meeting organisé par sa formation politique, l’ex chef de l’État a une fois encore critiqué la situation sociopolitique et économique du pays sous le régime de la rupture. Il a notamment réaffirmé son opposition contre toute révision opportuniste de la constitution dont les débats sont en cours à l’Assemblée nationale. Ladite opposition qui se justifie par une crise de confiance. « Il y a un problème de confiance. Moi-même, je ne suis plus », a-t-il laissé entendre. Pour le président des Démocrates, la démocratie béninoise est en nette régression depuis l’avènement de la rupture. Il en donne pour preuves, la restriction des libertés, l’exclusion politique, les exils forcés, la crise socio-économique caractérisée par la cherté de la vie etc.. Mais ces différents critiques renforcent juste sa posture d’opposant.
Étant en tête du plus grand parti de l’opposition béninoise, Boni Yayi ne fait que jouer son rôle de contre-pouvoir. Et à travers ses prises de position, il permettra au régime en place de mieux faire. Mais peindre en noir tous les efforts fournis par le régime de la rupture et son chef, alors que lui-même a passé 10 ans à la tête du pays avec un bilan qui laisse à désirer, est considéré par un bon nombre de béninois comme preuve de mauvaise foi de sa part.
Ainsi, durant son quinquennat, plusieurs fautes similaires à celles qu’il relève aujourd’hui dans la gouvernance de son successeur ont été commises . La révision de la constitution qui fait tapage aujourd’hui, a été l’un des évènements qui avait marqué la fin de son second mandat. Passant par tous les moyens pour réviser coûte que coûte la loi fondamentale, l’ex président Boni Yayi a été recalé et même trahi par des membres de son camp qui ont fait échouer ses plans. De même, le harcèlement contre ses opposants dont les membres du G13 dirigé à l’époque par l’honorable Issa Salifou; la corruption; les détournements de fonds publics; les rançonnements; la mauvaise qualité des infrastructures routières réalisées, cas de la route kpota, Calavi – Bohicon; les éléphants blancs dont le siège de l’Assemblée nationale et la centrale électrique thermique de Maria-Gléta, sont autant de maux qui avaient miné la gouvernance du chantre du changement.
Au regard donc de sa gestion à la tête du pays comparativement à la gestion actuelle, l’ex président Boni Yayi n’est pas vraiment l’homme qu’il faut pour incarner le choix de l’alternance crédible.