Sénégal : la Cour suprême confirme la condamnation d’Ousmane Sonko pour diffamation
La Cour suprême a confirmé dans la nuit de jeudi 04 au vendredi 05 janvier la condamnation d’Ousmane Sonko pour diffamation. Une confirmation qui vient porter un nouveau coup aux espoirs de l’opposant de participer à l’élection présidentielle du 25 février prochain.
Après près de 12 heures d’audience au cours desquelles les avocats des deux parties ont longuement plaidé pour leurs clients, qui n’étaient pas présents, le délibéré de la Cour suprême est tombé. L’annonce du verdict a été faite par le juge de la Cour Abdourahmane Diouf. « On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Sonko à perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Me Cheikh Koureyssi Ba, l’un des avocats de Sonko, a affirmé dans une déclaration aux médias après l’annonce de ce verdict, que la condamnation désormais définitive de son client entraînera son retrait des listes électorales pour le scrutin présidentiel du 25 février. Il cite, à cet égard, le Code électoral, précisant qu’une fois la décision rendue, et avec Ousmane Sonko condamné à 6 mois de prison avec sursis, il sera inéligible et rayé des listes électorales pour les cinq prochaines années.
Les avocats de Ousmane Sonko avaient soulevé devant la Cour suprême une exception d’inconstitutionnalité, arguant que certaines lois étaient inconstitutionnelles. La Cour a jugé cet argument « irrecevable », ne prenant pas en compte l’exception soulevée par la défense.
Pour rappel, Ousmane Sonko avait été condamné en appel à une peine de six mois de prison avec sursis pour diffamation et injure publique envers Mame Mbaye Niang. Le maire de Ziguinchor avait publiquement accusé l’actuel ministre du Tourisme d’avoir été épinglé dans un rapport de l’Inspection générale d’État pour des détournements présumés. Le leader du parti Pastef avait été condamné en mars 2023 en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (environ 300 000 euros) de dommages et intérêts. Dans une autre procédure, Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de « corruption de la jeunesse » et a été condamné à deux ans de prison ferme.