Guinée-Bissau : le président Umaro Sissoco Embaló dissout le Parlement
Trois jours après les affrontements armés qu’il qualifie de « tentative de coup d’Etat », le président Umaro Sissoco Embaló vient de dissoudre le Parlement dominé par l’opposition. C’est à travers un décret signé par le président et rendu public ce lundi 04 décembre 2023.
En effet, dans ce décret présidentiel, Umaro Sissoco dénonce la « complicité » entre la Garde nationale, le corps impliqué dans les affrontements avec la Garde présidentielle jeudi soir et vendredi, et invoque une crise politique . « Après cette tentative de coup d’État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique » peut-on lire dans le décret.
De même, le président Embaló accuse le Parlement d’avoir « préféré défendre des membres de l’exécutif soupçonnés d’actes de corruption portant gravement atteinte aux intérêts supérieurs de l’État plutôt que de lutter pour l’application rigoureuse de la loi (…) et d’exercer son rôle de contrôle des actes du gouvernement ».
Pour rappel, le jeudi 30 novembre dernier dans la soirée, des éléments de la garde nationale avaient fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro qui y étaient interrogés. Les deux membres du gouvernement avaient été placés en garde à vue jeudi et interrogés à propos d’un retrait de dix millions de dollars (9,23 millions d’euros) des caisses de l’Etat. L’affaire avait été abordée auparavant au Parlement. Les membres de la garde nationale s’étaient ensuite retranchés dans un camp militaire de la capitale Bissau, et avaient résisté jusqu’à vendredi matin par les armes.