Maroc : en difficulté face au boycott massif de son enseigne, McDonald’s met en place une contre-offensive
En raison de son soutien supposé à l’armée israélienne, First Rest International, franchisé marocain de la multinationale du fast-food McDonald’s, fait face à un boycott massif de son enseigne. En témoigne, la chute de ses chiffres d’affaires depuis le début de la crise à Gaza.
En effet, la situation devient de plus en plus inquiétante dans certaines villes marocaines. « Le phénomène est exacerbé dans les villes marocaines de taille moyenne, à l’image d’Oujda, Kenitra ou encore Khouribga. Dans celles-ci, l’entreprise contrôlée par Nacer El Alami, via la société Nea Finance, et dirigée par Driss El Alami, fait face depuis plusieurs semaines à un repli de 50 % à 60 % de son chiffre d’affaires (CA). Les appels se sont répétés dans le monde arabe depuis que le franchisé israélien du groupe a communiqué sur des dons de repas aux soldats israéliens », rapporte Africa Intelligence. D’après la même source, le phénomène reste moins préoccupant dans la capitale Rabat où McDonald’s Maroc est moins affecté, avec une baisse du chiffre d’affaires d’environ 10 %.
Pour faire face à cette situation, le géant américain a mis en place une contre-offensive médiatique. « Au sein du groupe, Ouassila El Bakkali, corporate communication manager, est aux manettes de la contre-offensive médiatique. Celle-ci est notamment intervenue par la publication, fin octobre, d’un publi-rédactionnel de deux pages dans la presse marocaine. L’entreprise y répondait aux rumeurs fausses et infondées qui tendent à associer son enseigne aux événements survenus au Proche-Orient », renseigne Africa Intelligence qui ajoute que « Ouassila El Bakkali fait également le lien avec Tribal DDB, dirigé par Amine Bennis, avec son associé Ali Bennis. La société de communication digitale, partenaire de longue date de McDonald’s au Maroc, produit des vidéos promotionnelles pour le franchisé de la société américaine. L’une d’entre elles, diffusée début novembre sur les réseaux sociaux, rappelait les actions de responsabilité sociale de McDonald’s Maroc, notamment durant la pandémie. La vidéo s’achève sur un hommage aux victimes palestiniennes de Gaza ».
Par ailleurs, les effets se font sentir également en Égypte où les ventes des sodas des géants américains Coca-Cola et Pepsi ont chuté de façon drastique laissant place à l’écoulement de la marque égyptienne de soda Spiro Spathis. Le groupe égyptien Mansour, propriétaire de la franchise locale via sa branche Manfoods, a tenté à travers des déclarations de se détacher de la marque mère en annonçant un don de 20 millions de livres égyptiennes (593 400 €) à des actions caritatives en faveur des familles palestiniennes affectées par les bombardements israéliens. Outre le géant américain, la situation du groupe français Carrefour en Égypte reste également inquiétante alors que ce dernier subit déjà au Maroc une baisse de moins de 10 % de son chiffre d’affaires depuis le début de la crise.