Retrait des troupes françaises du Niger : le mode de transport, un point qui divise les parties
À travers une annonce faite ce jeudi 05 septembre, l’état-major français des armées a confirmé le début de l’opération de désengagement. Mais évoque la poursuite des discussions avec la junte nigérienne pour définir les modalités du départ notamment le mode de transport, un point qui complique l’opération.
L’interdiction depuis fin septembre de tout survol du territoire nigérien par des avions appartenant à la France, qu’ils soient civils ou militaires, ce qui rend impossible tout pont aérien jusqu’à nouvel ordre de la junte nigérienne du CNSP et la fermeture des frontières nigériennes qui empêche le déploiement de convois terrestres, nécessaires pour acheminer les équipements lourds de l’armée française, sont entre autres points qui compliquent le départ des troupes françaises malgré le début de l’opération de désengagement.
Face à ces difficultés, sortir par le nord du Bénin pour rejoindre le port de Cotonou via l’axe Niamey-Gaya, commune frontalière au Bénin, serait une option mais la junte s’oppose à cette solution compte tenu de ses relations très tendues avec l’État béninois. En effet, le territoire béninois, selon les informations de RFI, avait été identifié en août pour coordonner une éventuelle intervention militaire de la Cédéao.
Par ailleurs, le passage du convoi par le Mali ou le Burkina Faso est inimaginable du fait des rapports tendus entre Bamako, Ouagadougou et Paris, mais aussi du fait de la présence des groupes armés. Une autre option est le Tchad qui abrite l’état-major des forces françaises, avant d’atteindre le port de Douala au Cameroun. Mais cette option est complexe, notamment à cause des 1 700 km qui séparent Niamey de Ndjamena.
Pour rappel, il y a deux ans, le convoyage de la force Barkhane par le Burkina Faso et le Niger avait été fortement perturbé par des populations hostiles à l’armée française. Ce qui avait provoqué la mort de trois manifestants dans la ville nigérienne de Téra. Un scénario que Paris veut à tout prix éviter.