France : les élus communistes veulent transformer les « biens mal acquis » des Bongo en logements sociaux
Quelques semaines après la chute de Ali Bongo, l’affaire des «biens mal acquis» détenus en France par le président déchu et sa famille a refait surface. Les élus communistes au conseil municipal de Paris souhaitent transformer ces biens en logements sociaux.
Réduire le déficit en logements sociaux dans la capitale française, en retournant 21 propriétés parisiennes appartenant aux Bongo, à l’Etat français qui se chargera de les céder à la mairie de Paris. C’est le souhait des élus communistes dont la proposition sera soumise au Conseil de Paris le 03 octobre prochain. Ces derniers affirment s’appuyer sur une décision de justice rendue en 2022 par la Cour d’appel de Paris. Mais la proposition a fait réagir les autorités gabonaises. « À quel titre des biens supposés mal acquis au détriment du peuple gabonais deviendraient la propriété de la ville de Paris au point qu’il soit envisagé de les transformer en logements sociaux, sans même en référer aux autorités Gabonaises ? », a réagi sur X (ex-Twitter) Mays Mouissi, ministre de l’Économie et des participations du gouvernement de transition.
De même, la réaction de l’ambassade de France au Gabon ne s’est pas faite attendre à la suite de cette annonce. « La France ne décide pas seule de l’usage des fonds » a-t-elle précisé sur le même réseau social renvoyant vers un mécanisme de restitution des « biens mal acquis » adopté en 2021 et qui prévoit une coopération entre États sur l’affectation de l’argent récupéré par la justice dans des actions de coopération et de développement dans le pays concerné.
Pour rappel, en 2022, la Cour d’appel de Paris avait considéré que « ces propriétés ont été acquises avec de l’argent issu de détournements de fonds publics et des sommes considérables provenant du délit de corruption des sociétés pétrolières, notamment Elf Aquitaine, aujourd’hui TotalÉnergies ».