Coup d’État au Niger : « Il ne démissionne pas, car il tient aux valeurs démocratiques », affirme Zazia, la fille du président Mohamed Bazoum
Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 22 août dans Le Figaro, la fille de Mohamed Bazoum réclame la libération de son père et le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Elle assure que son père ne démissionnera pas et qu’il est décidé à « se battre pour la sauvegarde de la démocratie ».
Selon Zazia Bazoum Mohamed, le président déchu du Niger retenu au palais présidentiel espère toujours retrouver son poste. « Aujourd’hui, pris en otage avec sa famille, il ne démissionne pas, car il tient aux valeurs démocratiques et a toujours combattu les régimes militaires », dit-elle en rappelant que son père a été « démocratiquement élu », et qu’« il est le choix du peuple ». Elle estime qu’il « a su marquer les esprits positivement, autant sur le plan national qu’international ». « Il se bat et se sacrifie pour l’avenir de notre cher pays, le Niger, pour le Sahel et pour toute l’Afrique de l’Ouest », précise-t-elle.
La fille de Mohamed Bazoum dit que son père « a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal combat ». « Il a décidé de se battre pour la sauvegarde de la démocratie au Niger » malgré qu’il aurait pu abandonner pour « épargner cette souffrance » à sa famille et « trouver un poste important à l’international ». L’argument de la dégradation de la situation sécuritaire du pays évoquée par les putschistes pour justifier le coup d’État ne tient pas selon Zazia Bazoum Mohamed.
« Toutes les attaques terroristes dénoncées par les preneurs d’otage ont eu lieu avant que mon père ne soit président et, mieux, tous les preneurs d’otages et leurs complices faisaient déjà partie du système qu’ils dénoncent », a-t-elle écrit. « Depuis qu’ils ont pris en otage mon pays, nous assistons avec impuissance et tristesse à une hausse inquiétante d’attaques terroristes : plus de sept attaques en trois semaines avec de nombreux morts », a-t-elle ajouté.
La fille du président se demande si l’exploitation prochaine du pétrole au Niger n’est pas à la base du coup d’État. « Cette injustice contre ma famille et contre le Niger me pousse à me demander s’il n’y a pas un lien avec le fait que le Niger devait devenir dans trois mois un pays exportateur de pétrole ». Elle souligne que « les preneurs d’otages et leurs complices savent que personne ne profitera de façon personnelle de la manne pétrolière » avec son père à la tête du pays car il « veillera toujours à ce que cette richesse bénéficie au peuple nigérien et non à une élite qui se croit supérieure aux Nigériens ».